Quand le foot va…
Réjouissons-nous : dès le 2 février, les jauges vont sauter dans les stades en France et la Fifa vient de mettre en vente des billets pour la coupe du monde au Qatar à des prix abordables, même si la question du prix des hébergements fait tiquer.
À chaque Coupe du monde de football, sa ou ses polémiques. Celle organisée par le Qatar l’automne prochain n’échappe surtout pas à la règle : la mort de travailleurs migrants lors de la construction des stades est celle qui fait couler le plus d’encre, à juste titre. Mais, ne soyons pas hypocrites : aucune équipe ne boycottera le tournoi et nous serons nombreux devant nos télévisions, quand bien même il faudrait payer des abonnements pour suivre les rencontres.
C’est ainsi : le football a cette puissance d’attraction qu’atteignent rarement d’autres spectacles, sportifs ou non. La preuve : c’est une autre polémique qui prend le dessus sur la construction des stades. Si les prix des billets mis en vente la semaine dernière sont les moins chers lors d’un Mondial depuis l’édition organisée au Mexique en 1986, les supporters s’inquiètent du prix des chambres d’hôtels, loin, donc, de l’idée d’un éventuel boycott.
Au moins, cela signifie-t-il qu’il y aura bien des spectateurs. Réjouissons-nous, déjà, de la tenue de cet évènement qui devrait être le premier de cette envergure à accueillir du public. Réjouissons-nous, aussi, de pouvoir retourner dans nos stades qui, dès le 2 février, seront débarrassés des jauges. Un Parc des Princes avec 50 000 spectateurs pour l’affiche PSG-Real Madrid (15 février), ce n’est que de la joie.
Car, oui, à quoi ça sert de marquer le but de l’exploit si ce n’est pour le fêter, sur le moment avec ses supporters. Demandez-donc aux joueurs camerounais si un éventuel titre acquis devant leur public n’aurait pas une toute autre saveur que dans un stade qui sonne creux. Saluons, au passage, l’initiative d’Eric Cantona, qui, avec l’agence de voyages Looking FC, propose aux amateurs de vivre des matches en immersion avec des supporters locaux dans de grandes villes de football. Le foot, sans spectateurs, c’est si triste.