Saga Africa
Le Tour du Rwanda s’est élancé dimanche et, en fin d’année, le pays accueillera les Championnats du monde de cyclisme. Deux événements qui viennent rappeler une réalité paradoxale : l’Afrique est un vivier de talents sportifs exceptionnels, mais elle peine à organiser les grandes compétitions internationales.
Du marathonien Eliud Kipchoge au footballeuret Ballon d’or Didier Drogba, en passant par les innombrables coureurs éthiopiens et kenyans qui dominent les courses de fond, l’Afrique fournit au sport mondial des athlètes d’exception. Pourtant, sur la carte des grands événements sportifs, le continent reste largement absent. Hormis la la Coupe du monde de football en Afrique du Sud en 2010, les compétitions majeures se tiennent ailleurs. Pourquoi ?
Les raisons sont multiples : infrastructures insuffisantes, financement compliqué, absence de soutien des grandes instances sportives, manque d’intérêt des sponsors internationaux, instabilité politique… Beaucoup de pays africains doivent encore prouver leur capacité à relever un tel défi. Pourtant, les enjeux sont colossaux : image, développement économique, et surtout, vitrine touristique.
Le Tour du Rwanda et les Championnats du monde de cyclisme seront un test. Mais ce dernier événement, prévu en fin d’année, pourrait être remis en question par les tensions croissantes entre le Pays aux mille collines et la République démocratique du Congo. Le conflit entre les deux pays fait peser une incertitude sur l’organisation. Une situation qui illustre bien l’un des obstacles majeurs à l’accueil d’événements sportifs d’envergure sur le continent : la stabilité politique.
De plus, la Coupe du monde 2030, coorganisée par le Maroc, devrait marquer un tournant. En accueillant quelques matches d’un des plus grands événements sportifs planétaires, le Maroc démontre qu’il est possible de conjuguer ambition, organisation et passion sportive sur le continent. Si cette Coupe du monde est un succès, elle pourrait non seulement renforcer l’image du Maroc, mais aussi redéfinir les attentes des grandes instances sportives concernant l’Afrique.
Le continent a tout à gagner à devenir un acteur à part entière du sport mondial, non seulement par ses champions, mais aussi par sa capacité à les accueillir et à les célébrer sur ses terres. L’Afrique mérite bien plus qu’un simple strapotin dans la cour des grands.
