Trêve olympique
En ouvrant la possibilité aux athlètes russes de participer aux Jeux Olympique de Paris sous bannière neutre, le Comité international olympique (CIO) semble renouer avec la trêve instaurée dans l’Antiquité avant et pendant les épreuves. Une utopie.
Sur fond de guerre froide, en 1980 et 1984, tour à tour, Etats-Unis et URSS avaient boycotté les JO qui se déroulaient à Moscou puis Los Angeles. Loin de l’esprit de l’Antiquité qui voyait là l’occasion d’instaurer une trêve pour que tous les sportifs puissent concourrir.
« Aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport » vient d’affirmer le CIO, après avoir consulté des représentants des sportifs, fédérations internationales et comités nationaux olympiques. Une déclaration qui met en colère l’Ukraine qui menace de boycotter Paris 2024., tout comme les pays baltes et la Pologne . Une situation ubuesque : à l’heure où le monde occidental soutient l’Ukraine, il ne serait donc pas impossible que des athlètes russes et biélorusses puissent défendre leur chance à Paris tandis que les Ukrainiens resteraient à la maison.
Moscou estime pour sa part que toutes les restrictions doivent être levées et que les JO ne doivent pas être politisés. Les Etats-Unis, alliés de l’Ukraine, sont presque sur la même ligne. Ils se prononcent faveur de la participation des athlètes russes et bélarusses sous bannière neutre et sans emblèmes nationaux. À l’initiative de la Grande-Bretagne, une réunion des ministres des Sports européens se tiendra le 10 février pour évoquer la question. Il pourront apporter une réponse mais rien exiger.
Le droit de participer aux JO dépend en effet des 28 fédérations internationales régissant les sports olympiques d’été, et non du CIO, qui doit donc trouver une cohérence entre « mission unificatrice » du sport et la forte indignation anti-russe.
Et si on s’inspirait des Grecs antiques en imposant cette trêve olympique que tente, en vain, de faire revivre le CIO ?