Un dernier kilomètre, monsieur le bourreau !
Pourquoi interdire aux joggers, VTTistes ou encore marcheurs à ne pas dépasser un rayon d’un kilomètre autour de son domicile alors que l’on peut s’en éloigner pour faire le plein de cigarettes et de pinard.
Il n’est pas question ici de contester le confinement – s’il doit nous débarrasser de ce virus, on prend-, mais juste d’utiliser cet exemple, avec un chouïa de mauvaise foi, pour se faire l’avocat de l’activité sportive qui, dans l’attestation, vaut une promenade avec le chien. Certes, les parcs et jardins restent ouverts mais il va être difficile d’en profiter alors que le soleil se couche à 18 heures.
Alors, franchement, pourquoi nous octroyer juste le droit de bouger une heure dans un rayon d’un kilomètre autour de son domicile alors que l’on peut prendre sa voiture, sans limitation de temps précise, pour saluer son caviste et son buraliste, commerçants donc essentiels.
Suer pendant deux heures, avec un masque dans la poche prêt à être dégainé, serait, se murmure-t-il, plus efficace pour renforcer les défenses immunitaires que fumer un paquet de cigarettes.
Il se dit même dans les cabinets médicaux qu’une pratique raisonnée du sport réduirait le risque de développer un diabète, de mourir d’un accident vasculaire cérébral ou d’une crise cardiaque, de prévenir certains cancers, d’améliorer le moral, de fortifier les os, de renforcer les muscles, d’augmenter les capacités respiratoires et d’aider à contrôler l’excès de poids. Bref, à bien mieux résister aux virus en ne leur facilitant pas la tâche.
C’est l’argument massue de gérants de salles de sport qui ont été contraints de fermer boutique avant même le confinement et le couvre-feu.
Allez, soyons de bonne composition. On est prêt à éprouver l’hypothèse de divers scientifiques selon laquelle les vertus de l’activité physique ne seraient pas uniques. Que quelques verres de Bordeaux par jour (à partir de 25 euros la bouteille, sinon ça ne marche pas) « muscleraient » le cœur. Que la bière « serait » la meilleure boisson de récupération après un effort physique. Nous allons donc tester ce régime de choc et donner rendez-vous à Olivier Véran, ministre de la Santé, dans quatre semaines pour faire le bilan. Ou peut-être six, soyons fous.
De grâce, soyons sérieux.
Allez, vous reprendrez bien un dernier kilomètre pour la route !