Un spectacle sans supporteurs
La prochaine Coupe du Monde de football au Qatar en novembre prochain risque de se dérouler sans enthousiasme. Et sans spectateurs en nombre. Des problèmes d’hébergement sont pointés du doigt.
Le tirage est connu. Avez-vous déjà pensé à poser vos congés pour supporter les Bleus lors du Mondial, du 21 novembre au 18 décembre. Le Qatar table sur la venue d’1,2 million de spectateurs pour soutenir les 32 équipes qualifiées. Problème, il n’y aurait pas assez de chambres pour héberger tout ce beau monde.
Certes tous les matchs se dérouleront dans un petit périmètre, à moins de 50 km de la capitale Doha, mais la plupart des hébergements – 130 000 chambres selon l’organisation – ont déjà été réquisitionnés par la Fifa, ses sponsors et les équipes participantes. Comment faire alors pour trouver un endroit pour dormir ?
L’hypothèse d’un camping de masse dans le désert a été évoquée. Mais avec des températures proches de 30° à cette saison, cela semble compliqué. Les associations de supporteurs regardent du côté des pays voisins, Dubaï et même en… Arabie Saoudite. Certaines fédérations étudient aussi des transferts depuis la Turquie ou Chypre, des pays à trois heures de vol de Doha. À quel coût !
Finalement, face au manque de chambres, il semble que la solution la plus simple consiste en des aller-retour journée. Les fans seront-ils prêts à cela. Et puis bonjour l’empreinte carbone. Quant aux opérateurs touristiques désireux de concocter des forfaits pour faire découvrir la destination, ce n’est pas du tout ce qu’ils avaient imaginé.
Pour cette « World Cup », tout cela donne l’impression que le public n’est pas une priorité. C’est triste. Chez notre confrère SoFoot, Anne Costes, la vice-présidente des Irrésistibles français, l’association des supporters de l’équipe de France, déclare que cette Coupe du Monde sera « seulement pour les gens aisés, pas pour les supporteurs, il n’y aura personne. On va se retrouver avec des Qataris qui tiendront des drapeaux français ». Je repose la question, fallait-il vraiment confier la Coupe du Monde au Qatar ?