Le poison du doute
Comme chaque année, et malgré les mauvaises conditions météorologiques, grâce au Tour de France, on se régale à contempler le patrimoine naturel et architectural de nos régions.
Rendez-vous compte : en trois semaines, le peloton, avant d’arriver aux Champs-Elysées, nous aura fait découvrir les quatre départements bretons, les Alpes, les Pyrénées, les Landes…
On aura visité avec lui des villes emblématiques de notre richesse patrimoniale comme Carcassonne, Valence, Saint-Emilion ou encore Nîmes. On ne compte pas le nombre de châteaux et d’églises qui ont pu regarder le peloton passer… Toute une vie ne suffirait pas à les visiter.
Mais voilà, encore une fois, on doute de la performance des vainqueurs. Tadej Pogacar est-il un vainqueur « propre » ? On pourra toujours nous reprocher de ne pas nous enthousiasmer sans retenue pour les performances de ce jeune champion, comme le public au bord des routes, alors qu’il n’a jamais été contrôlé positif.
C’est ainsi : depuis les années Armstrong, le poison du doute n’a jamais disparu et ce n’est pas l’arrivée des gendarmes pour fouiller les affaires des cyclistes de l’équipe Bahrain Victorious qui va le dissiper.
Aujourd’hui, les vainqueurs, à fortiori quand ils écrasent la course, sont présumés coupables et pas uniquement par les journalistes. Certains coureurs se demandent ce que peut bien contenir la gourde de leurs collègues et n’hésitent pas à en accuser d’autres de recourir au dopage mécanique.
On devrait acclamer ces champions, les admirer sans jamais penser à l’idée qu’ils puissent tricher. Il va falloir changer quelque chose sous peine que le Tour ne reste populaire que grâce au tracé et à son glorieux passé sportif. Indispensable mais insuffisant.