Et si le certificat sanitaire digital était la solution pour pouvoir bouger

Alors que « rien ne prouve l’efficacité de la fermeture des frontières imposée par la France », les Entreprises du Voyage et le Seto (Syndicat des Entreprises du Tour Operating), entités représentant les agences de voyages et les tour-opérateurs, suggèrent la mise en place d’un « certificat sanitaire digital » qui pourrait être facilement consulté, sous la forme d’un QR Code par exemple.

Et si le certificat sanitaire digital était la solution pour pouvoir bouger 1

« L’injonction du ministre des Affaires étrangères « Ne voyagez pas ! Ne voyagez plus ! » a transformé le voyage en acte délictuel » écrivent dans une tribune Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, Mumtaz Teker, vice-président, ainsi que René-Marc Chikli, président du Seto, et Jean-François Rial, son vice-président. S’il est vrai que « rien ne prouve l’efficacité de la fermeture des frontières imposée par la France » au stade actuel de la pandémie, cette mesure « ne ralentit pas depuis deux semaines la propagation des variants » déplorent les dirigeants.

« Si cette mesure était efficace, il faudrait l’appliquer rigoureusement » affirment les responsables qui constatent que « plus de 80% des entrées en France s’effectuent par voie terrestre » avec « des tests PCR impossibles à contrôler pour les voyageurs provenant d’un pays européen par voie terrestre ». En effets seuls les aéroports sont en mesure de garantir un contrôle rigoureux. Autres arguments avancés par les EdV et le Seto pour montrer l’inefficacité du dispositif, « les travailleurs frontaliers sont dispensés de test et n’ont besoin que d’une attestation de domicile ». De même, « le blocage des frontières internationales est facilement contournable en transitant par un autre pays de l’Union Européenne ».

Un QR Code, des tests et des vaccins à jour

Les adeptes du tourisme sportif sont condamnés à l’immobilisme, les nombreuses entreprises qui en vivent s’en trouvent fortement impactées. Chaque Etat est libre de déterminer les conditions sanitaires d’accès à son territoire. La preuve de la vaccination sera probablement imposée par un certain nombre de pays, avec des critères variables : une injection, deux injections, date de la vaccination, type de vaccin… Raison pour laquelle expliquent les EdV et le Seto, « il n’est pas concevable d’espérer une harmonisation mondiale ».

Alors quelle solution ? Les représentants des agences de voyages et des tour-opérateurs évoquent « un certificat sanitaire digital qui permettrait de disposer des informations à jour relatives aux tests et aux vaccinations ». Le document pourrait être « consulté facilement, sous forme par exemple de QR Code, au passage des frontières, à l’embarquement dans un avion, un bateau ou un moyen de transport terrestre en prenant en considération les exigences du pays de destination. Il serait procédé à la même consultation à l’arrivée dans le pays de destination ».

Une idée intéressante, à prendre en considération d’autant que techniquement la réalisation de ce support digital « ne pas de problème majeur ». « Son caractère numérique facilitera sa reconnaissance par les Etats. Le projet de « coronapass » danois s’inscrit dans cette perspective. La protection des données personnelles peut parfaitement être traitée » ajoutent Jean-Pierre Mas et René-Marc Chikli conscients aussi que « créer un certificat sanitaire ne revient pas à se substituer à une politique publique ». « Vaccins, tests, nationalités…, chaque Etat demeure libre de décider des conditions d’accès à son territoire » concluent les dirigeants. Affaire à suivre comme on dit.

Le tourisme, une industrie sinistrée ou presque 

  • En février 2020, 3 millions de Français sont partis en vacances à l’étranger, ils seront moins de 200 000 cette année, en Europe exclusivement.
  • Au cours de la même période de 2020, 5 millions d’étrangers sont venus en France. Ils seront rares cette année.
  • Le tourisme dans les départements et territoires d’Outre-Mer est à l’arrêt alors qu’il représente 10% du PIB et génère plusieurs dizaines de milliers d’emplois directs et indirects. En février 2020, 100 000 touristes métropolitains ont séjourné aux Antilles françaises.
  • L’hiver est également la saison des voyages scolaires, notamment des classes de neige et des classes découvertes (un million de séjours). Elles sont quasiment toutes annulées au détriment des enfants issus souvent de milieux défavorisés.

(Source : Edv/Seto)

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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