Marathon Pour Tous, un grand condensé d’émotions saines
Dans la nuit du samedi au dimanche 11 août, entre 21h00 et 00h40, près de 35 000 coureuses et coureurs amateurs se sont élancés sur le Marathon pour Tous (marathon et 10 kilomètres) au départ de l’Hôtel de Ville de Paris. Un énorme succès populaire pour une course d’exception disputée en nocturne sur le même parcours que celui des athlètes des Jeux Olympiques.
Un air suave et doux remplit le ciel parisien au moment où des milliers de coureurs affluent de toutes parts pour disputer la première épreuve de l’histoire des Jeux ouverte au grand public. Aux abords de l’Hôtel de Ville, la couleur orange domine, celle des t-shirts portés par d’innombrables coureurs fédérés au sein de la Team Orange Running, partenaire principal de cet évènement.
Pour le marathon comme pour le format 10 kilomètres, les quelque 35 000 participants sont répartis dans huit sas différents. Les départs sont donnés toutes les 10 minutes , avec une animation dédiée pour chaque vague de partants. Musique, échauffement, compte-à-rebours, jeux de lumières…, nous sommes tous conscients que nous allons vivre une expérience immersive aussi unique qu’exaltante.
La finale du basket France – Etats-Unis sur son smartphone pour patienter
Inscrit sur le 10 kilomètres – pas suffisamment prêt pour le marathon – et arrivé tôt, je patiente bien sagement. Cela tombe bien car je peux suivre sur mon smartphone la fin du match entre la France face aux Etats-Unis lors de la finale de basket des Jeux Olympiques. Sur le parvis de l’Hôtel de Ville des clameurs retentissement avant que Stephen Curry, meneur des Warriors de Golden State, ne douche les espoirs français avec une série de tirs à trois points dans les dernières minutes de la rencontre. « Dommage, pas de miracle mais on n’a vraiment pas à rougir de notre prestation » me lance un jeune homme qui suivait les débats par-dessus mon épaule.
« Thunderstruck » d’AC/DC pour bien s’échauffer
Après quelques étirements, il est temps de rejoindre tranquillou son sas de départ situé Quai de l’Hôtel de Ville. Cela fait déjà un moment que les premiers marathoniens se sont élancés. Les départs sur la distance reine ont lieu à partir de 21h00 et jusqu’à 22h10. Quant au 10 kilomètres, ils s’échelonnent entre 23h30 et 0h40. Sur des centaines de mètres je remonte les différents sas jusqu’au N°6 où je dois prendre place. C’est incroyable cette foule bigarrée et cette file infinie de participants. Quel succès !
Cela fait longtemps que la nuit est tombée. L’Hôtel de Ville de Paris habillé aux couleurs de Paris 2024 brille de mille feux. L’échauffement s’effectue en musique. « Thunderstruck » d’AC/DC, ça donne la pêche. Positionnés sur des rings au milieu de la chaussée, des coachs sportifs donnent le ton. On le sent, le grand soir est arrivé.
Des « Marie-Jo, Marie-Jo » scandés au moment de s’élancer
Comme voulu par l’organisation, diverses personnalités qui ont marqué l’histoire du sport prenne le micro pour chaque vague de départ. Leurs encouragements nous sont précieux. Nous avons de la chance, c’est Marie-José Pérec, triple champion olympique et, qui en compagnie du judoka Teddy Riner a réalisé l’ultime relais de la flamme olympique, qui est notre marraine. Elle est ovationnée. Des « Marie-Jo, Marie-Jo » sont scandés dans les rangs. À noter que plusieurs sportifs de renom (Alistair Brownlee, Paula Radcliffe, Michaël Jérémiasz, Amélie Mauresmo, Camille Lacourt, Dorothea Wierer, Mo Farah, Colin Kaepernick, AIling Gu…) n’ont pas hésité à chausser leurs baskets et prendre le départ au milieu d’une foule d’anonymes.
23h20, ça y est, c’est le moment de lâcher les fauves. « Parade », l’hymne officiel des Jeux composé par Victor Le Masne, résonne au-dessus de nos têtes. C’est beau et puissant. « Sas N°6, est-ce que vous êtes prêts à écrire l’histoire ? » envoie le speaker. « 5, 4, 3, 2, 1… c’est partiii ». Le départ se fait sur tapis rouge à petites foulées étant donné le grand nombre de participants. Les effets sonores et lumineux sont grisants. Le genre de détails qui ajoutent de la solennité et de l’émotion à l’instant présent.
Plongés dans une euphorie collective
Dès les premiers hectomètres, je suis surpris par cette foule en liesse massée derrière les barrières. Combien sont-ils ? Impossible de répondre. Un flot ininterrompu de spectateurs. Eux aussi ont refusé de dormir pour vivre à leur manière ce Marathon pour Tous. Venus de partout en France et pour certains de l’étranger, les runners sont plongés dans une euphorie collective.
Lorsqu’on court, on entend nettement la ferveur monter depuis les trottoirs parisiens. Ça crie ! Ça hurle ! Des mains se tendent. On ne peut s’empêcher de faire des checks. « Vas-y David, t’es le meilleur ». Avec mon prénom inscrit sur mon dossard, j’ai l’impression d’être une vedette. Bien sûr je ne suis pas le seul. Mais cela donne tout de même des frissons. Un peu plus loin des olas sont lancées. Quel shoot d’adrénaline incroyable !
Moment magique avec l’apparition de la vasque olympique
Avec un départ sur le parvis de l’Hôtel de Ville et une arrivée nocturne sur l’Esplanade des Invalides, les coureurs ont le privilège de sillonner quelques-uns des plus beaux sites et monuments de Paris et sa région : la Pyramide du Louvre, le Grand Palais, la Tour Eiffel ou encore le château de Versailles pour celles et ceux qui disputent le marathon. Perso j’ai envie de me figer aux abords du jardin des Tuileries. C’est ici qu’apparait, telle la Vierge, la vasque de la flamme olympique et ses reflets dorés scintillant dans un ciel léger. Un pur moment d’émotion. Tout simplement magique. Vraiment. Ce n’est pas un hasard si de nombreux coureurs s’arrêtent pour immortaliser avec leur smartphone cette séquence hors du temps.
Les kilomètres défilent. Chacun désormais a trouvé son rythme. Il fait chaud mais il faut finir. Un peu d’eau, un morceau de pain d’épices et un quart de banane, et c’est un peu d’énergie supplémentaire. En plus de celle du public ô combien valorisante. En tant que Parrain Officiel, Orange a mis en place de nombreuses animations tout au long du parcours. Diverses bandas créent une ambiance de fête et offrent une immersion totale aux participants dans le monde du marathon. Sympa aussi des policiers qui vous encouragent et vous applaudissent au bord de la route.
« À droite le marathon, à gauche les 10 kilomètres »
La fin de course approche. « À droite le marathon, à gauche les 10 kilomètres » hurle une voix qu’on ne peut localiser. L’arrivée sur l’esplanade des Invalides est commune aux deux courses. Là encore quel magnifique endroit pour ponctuer ce 10 kilomètres pour Tous. Comme pour les pros. Mon temps : un peu plus de 55 minutes, mais ce n’est pas ce qui compte. L’essentiel était bien de participer. D’être finisher, pas de performer. D’ailleurs les participants ne sont pas classés.
Des Volontaires, tous sympas, sont là pour nous gratifier d’une médaille. Elle est lourde et la date du jour, samedi 10 août, y est mentionnée ainsi que le millésime 2024. Celle breloque possède une saveur particulière car elle nous a permis de vivre dans un Paris festif et nocturne une expérience sportive, festive et populaire hors du commun. Unique je vous dis. Des souvenirs pour la vie et l’impression d’avoir vécu les Jeux au plus près.
« On a fait passer les spectateurs de la tribune au terrain »
« Avec cette première épreuve ouverte au grand public, on a écrit une nouvelle page de l’histoire des Jeux. Cette réussite est aussi celle de nos partenaires – Orange, Parrain Officiel, mais aussi Bridgestone et Fitness Park -, de la Ville de Paris, des collectivités traversées, et celle de toutes les équipes et agents publics mobilisés toute la nuit. Avec le Marathon pour Tous, on a fait passer les spectateurs de la tribune au terrain. Ensemble, on a Ouvert grand les Jeux ! » déclare Tony Estanguet, président de Paris 2024.
*Une mention particulière et nos félicitations pour notre confrère Bruno Cammalleri (Sportsmarketing.fr) que nous avons suivi lors de sa préparation du marathon et sur lequel nous reviendrons sur son aventure victorieuse dans un prochain article (voir ici le compte-rendu)
Félicitations également à Christophe Pacaud, animateur de Radio Sports, qui lui a bouclé la distance des 10 kilomètres. Vous pouvez retrouver son entretien avec Claude-Henri Duriez, responsable Sponsoring chez Orange, via ce lien (à partir de 15’38).