Evènements sportifs : La charte des engagements éco-responsables muscle son jeu
Pilotée par le ministère des Sports, la charte des 15 engagements éco-responsables qui vise à faire évoluer les pratiques des évènements sportifs, oblige désormais ses signataires à livrer tous les deux ans un bilan chiffré.
La charte des 15 engagements éco-responsables, pris par des organisateurs d’évènements sportifs, évolue. Elle oblige désormais les signataires – ils sont 41 aujourd’hui – à publier un bilan chiffré tous les deux ans de leurs actions. « La France va accueillir de grandes compétitions internationales, la coupe du Monde de rugby et les Jeux olympiques, nous devons être exemplaires sur l’écoresponsabilité, rappelle Roxana Maracineanu, ministre délégué aux sports. Il ne s’agit pas de punir les mauvais élèves, « il n’y aura pas de sanctions » mais plutôt la volonté d’accompagner ceux qui respectent les engagements, « pourquoi pas par des primes financières ».
Partenaire du ministère des Sports, le WWF et sa directrice générale France, Véronique Andrieux, vient appuyer les propos de la ministre : « Pour passer à l’action, il faut de la transparence et une redevabilité, d’où la publication d’un rapport d’écoresponsabilité tous les 2 ans ».
Par ailleurs, la V2 de la charte, compte tenu de l’urgence climatique et de la « notion d’acceptabilité de ces évènements », évolue, prend en compte trois nouveaux critères : l’empreinte numérique, l’éducation au développement durable et la sensibilisation des sponsors à cette cause.
Comme le témoigne cette Thomas Depeuch, responsable des évènements grands-publics chez ASO. « cette charte nous permet d’avoir une trame pour la partage avec nos partenaires et nos fournisseurs ». Il explique : « A nous d’avoir une politique d’achat efficace avec nos fournisseurs en faisant, par exemple, des appels d’offre en commun pour demander à nos traiteurs d’être plus responsables ». Il précise aussi que cette charte a poussé l’organisateur du marathon de Paris à faire beaucoup d’efforts dans le recyclage des déchets : « Le dernier geste appartient au participant mais c’est à nous de lui faciliter la tâche avec des moyens logistiques ».
Annabel Lascar-Kam, présidente la Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc, course de chien de traîneaux, vient de rejoindre les signataires : « Notre évènement est porteur de valeurs fortes, il nous a semblé important d’embarquer les parties prenantes avec quelque chose de très officiel ». L’objectif est de travailler sur « les achats responsables, les déplacements responsable » et de « s’entourer sur des partenaires responsables ».
Pour Capucine Parot, élue de la Fédération français de badminton, « quand on s’engage sur une course, on s’entraîne sérieusement, ce n’est pas comme les bonnes résolutions du Nouvel An que l’on ne tient pas. Cela permet aussi d’avoir un référentiel, c’est toujours bien de se comparer ». Comme exemple concret, elle cite la mise en place d’une « brigade verte » qui « sensibilise le public ».
Cécila Barontini, directrice RSE et RH de l’Olympique de Marseille, a souligné que la « charte permet d’embarquer toutes les parties prenantes dans la démarche ». Elle reconnait qu’il reste des sujet à travailler comme l’impact des déplacements; « des sujets qu’on nous renvoie ». Elle précise, « on progresse, nous avons des discussions pour prendre le train. C’est un marqueur de différenciation de notre identité pour les générations actuelles et les futures générations ».
Roxana Maracineanu se félicite donc de l’évolution de la charte, « une avancée en matière de politique de développement durable » qu’elle espère bien « exporter à l’international », déjà, en Europe, à la faveur de la présidence française de l’Union européenne qui comme en janvier 2022.