Léa Brassy, surfeuse et apnéiste : « Nous avons su adopter des passions saines qui nous permettent d’être en bonne santé »
Vivant dans le Sud des Landes, au nord de Bayonne, Léa Brassy est une surfeuse qui éprouve « un besoin insatiable de vie en plein air ». Se définissant comme « une aventurière qui a parcouru le monde », la sportive d’origine normande a levé le pied sur ses déplacements durant le confinement. Espérant aussi « un changement sociétal ».
Depuis l’âge de 12-13 ans, elle aime « partager des moments privilégiés avec la mer ». Et c’est en surfant sur ses vagues qu’elle trouve sa plénitude. Plus qu’un sport, le surf est pour Léa Brassy « une passion, un mode de vie » qui a déterminé ses choix vers « un chemin de vie marginal riche en expériences ».
Née à Honfleur, ayant grandi à Caen, Léa Brassy a découvert le surf sur la plage de Siouville-Hague (Manche) en compagnie de son frère Maxime et son copain Vincent lorsqu’elle avait 11 ans. Initiée à l’apnée en 2013 par une amie hawaïenne, la pêcheuse sous-marine Kimi Werner, Léa a beaucoup voyagé. De ces voyages qui l’emmènent vers « des endroits, souvent insulaires, isolés et sauvages, où des populations vivent en harmonie avec l’environnement marin ». « Je cherchais des exemples de styles de vie qui me parlent plus que la société consumériste dans laquelle nous vivons en France. En ce sens, vivre et travailler comme infirmière sur un atoll des Tuamotu pendant un an m’a beaucoup marquée. Avant cela, ma rencontre avec le peuple Maori en Nouvelle-Zélande et leur rapport à la Nature m’avait donné confiance en ma vision du monde » explique Léa Brassy.
« Oser, sortir des sentiers battus, explorer, se mettre au défi »
« Aventurière qui a parcouru le monde », la jeune femme aime « oser, sortir des sentiers battus, explorer, se mettre au défi ». Si elle adore « les longues gauches de sable du Chili et les récifs de corail tahitiens », elle apprécie aussi « les Landes hors saison car on peut y surfer de jolies vagues éphémères sans trop de monde à l’eau ». Et puis il y a la Manche, ce territoire qu’elle affectionne tout particulièrement. Léa a d’ailleurs prêté son image et sa voix à l’occasion d’un documentaire, « Immersion », sorti en juin dernier. Dans ce film révélant le territoire de la Manche, elle part à la rencontre de trois femmes et de trois hommes, dont la vie est rythmée par les vents, courants et marées.
Ayant exercé le métier d’infirmière durant huit ans, Léa Brassy a saisi il y a quelques années l’opportunité qui lui était offerte de vivre de ses activités liées au surf. « En réalité je n’avais plus le temps de faire les deux et j’ai naturellement choisi ce qui constitue un rêve de jeune fille » se justifie-t-elle. Pour autant Léa ne participe à aucune compétition. Son projet à court terme se limite à « continuer de promouvoir un mode de vie sain, raisonné et proche de la nature, respectueux de l’environnement ».
« Avec le confinement, la transition tant espérée n’a pas encore eu lieu »
Avec le confinement survenu au printemps 2020, Léa Brassy a espéré y voir « un changement sociétal » avec la possibilité pour le monde dans lequel nous vivons de « revenir à un rythme plus sain ». « J’avais décidé de lever le pied sur les déplacements, donc je n’ai personnellement pas souffert de l’immobilité. Je suis davantage inquiète aujourd’hui, de voir que la transition tant espérée n’a pas encore eu lieu » résume la surfeuse manchoise.
Si en raison du premier confinement, Léa Brassy n’a pas vu la mer durant deux mois, en revanche durant le deuxième confinement elle a pu surfer. « J’ai respecté les consignes mais je suis déçue du manque de considération envers les sportifs professionnels comme amateurs » déplore-t-elle. « Nous avons su adopter des passions saines qui nous permettent d’être des personnes en bonne santé physique et mentale. Les bureaux de tabac quant à eux sont restés ouverts durant toute la crise sanitaire. Cela me laisse perplexe » ajoute-t-elle un brin dépitée.
Très mobilisée sur les questions environnementales, Léa Brassy vit proche de la nature au quotidien, « que cela soit à la mer, au jardin ou avec mes ruches ». Militante dans l’âme, il apparait pour elle « urgent et évident » d’utiliser sa voix et la popularité de son sport pour « défendre ce qui peut encore l’être de nature sauvage et appeler à la raison afin de ralentir notre consommation ». On ne peut que l’approuver.