Les masques de sport, qu’est-ce qu’on attend !
Un masque pour protéger les sportifs dans l’exercice de leur activité. C’est le vœu exprimé depuis longtemps par tout un secteur. Des solutions existent. D’autres sont à venir. Encore faut-il que les autorités sanitaires françaises donnent leur accord.
Membre de l’équipe de MMA de la Atch Academy à Aubervilliers, Selim Guillory n’a pas combattu depuis quasiment un an. Et comme tous les sportifs, professionnels ou amateurs, il n’attend qu’une chose : « que ça reparte ». En l’absence de visibilité mais gardant toujours foi en l’avenir, le combattant pro espère qu’avec « un masque adapté, le ministère des Sports et les fédérations seront plus enclines à tout rouvrir et laisser tout le monde s’entrainer normalement ».
Salomon et Decathlon sur les rangs
Justement, grâce à l’utilisation des masques de sport, Roxana Maracineanu, ministre chargée des Sports, se dit confiante quant à la réouverture rapide des salles de sports et la reprise des activités en milieu fermé. Les choses se précisent. Après l’annonce de l’enseigne Decathlon, qui se lance par ailleurs dans la distribution de voyages sportifs, c’est la marque Salomon qui se targue d’être la première, « vers la mi-février », à commercialiser un masque pour un usage sportif.
Un effet d’annonce qui fait « doucement rigoler » Matthieu Lecuyer, fondateur d’R-PUR, start-up spécialisée dans la conception, fabrication et commercialisation de masques antipollution depuis 2015. Des masques parmi lesquels le Nano light aujourd’hui « adopté par de nombreux sportifs de haut niveau ». Pourquoi ? « Parce que nos masques élaborés avec des chercheurs du CNRS filtrent les nanoparticules qui sont les plus nocives, autant que le Covid » d’où la classification du produit dans la catégorie FFP3, « le plus haut niveau de protection » explique le dirigeant. Dès lors, on ne s’étonne pas de voir aussi beaucoup de sportifs amateurs privilégier ce masque pour leur pratique personnelle lors de séances de course à pied, à vélo ou même à ski. A la montagne, d’autres solutions ont été expérimentées telles que le tour de cou anti-Covid RIDE’R de l’association Ski Lyon – Aura Mountain Sports, ou le Mask Mountain Raidlight, masque barrière et tour de cou lavable en machine.
Ne disposant pas de la même force de frappe que Salomon ou Decathlon, R-PUR, confronté plusieurs fois à des ruptures de stock, a fait le choix de la vente en ligne. Quoi que fasse la concurrence, l’entreprise francilienne reste sur un positionnement premium avec son Nano Light, « garanti à vie » et commercialisé au prix de 129 euros (filtres interchangeables, valve d’extraction de l’air chaud pour mieux respirer, couche intérieure à mémoire de forme, joint facial doux et hermétique, protection anti odeur…). « J’ai vu que Salomon s’apprête à sortir son masque à 18 euros. En entrée de gamme il fera le taf, mais à ce prix c’est sûr qu’il n’est fabriqué, ni en France, ni même en Europe » souligne Matthieu Lecuyer.
Homologation de l’Afnor
Pour qu’un masque soit efficace, il faut qu’il soit suffisamment filtrant et respirant. « Qu’il soit confortable, tienne bien sur le visage et supporte la transpiration » déclare efficacement Selim Guillory. Avant d’être mis sur le marché, les masques pour sportifs doivent passer entre les fourches caudines de l’Afnor (Agence française de normalisation). « Si les critères de respirabilité et de filtration de l’air sont bien pris en compte, je crains que celui de l’herméticité (Ndlr : étanchéité) ne le soit pas » déplore Matthieu Lecuyer qui prétend lui aussi répondre aux exigences de l’Afnor.
Certifiés par l’Afnor, validés par les autorités sanitaires du pays, testés par les fédérations et les coachs, les masques sportifs vont pouvoir être commercialisés d’ici quelques semaines. Une aubaine pour des millions de personnes privées d’activité physique depuis la fermeture des salles de sport l’automne dernier. « Nous avons été stigmatisés par le ministère de Santé pour dire que les lieux de pratiques sportives pouvaient être des lieux de contamination » rappelait récemment Denis Masseglia, président du CNOSF (Comité national olympique et sportif français), heureux aussi de savoir que « les spectateurs avec un masque homologué pourront se sentir totalement protégés car il empêche le virus de passer, y compris ses variants britanniques ou sud-africains ».
Le respect des distances de sécurité constitue un frein majeur lorsque l’on fait du sport. Avec un masque adapté, autorisant une pratique en milieu indoor comme en milieu outdoor, voilà qui devrait redonner espoir à toute une industrie. Qui va des pratiquants aux dirigeants de clubs et d’associations en passant par les gestionnaires d’infrastructures sportives. « Avec ce masque sportif qu’on est en train de normer, on espère pourvoir rétablir cet équilibre entre le sport, essentiel pour la santé des Français, et ces précautions qu’on doit prendre en raison de la crise » résumait sur RTL Roxana Maracineanu. Nous sommes d’accord mais n’attendons plus.
Civility, un masque de protection made in France entièrement transparent
Frustré de ne pas voir le sourire de son enfant derrière son masque de protection, Pierre Blondon, père ingénieur et entrepreneur, a eu l’idée de concevoir « un masque high tech, transparent, léger, éco-responsable made in France qui protège contre le Covid-19, la pollution, les allergies saisonnières tout en laissant transparaître les émotions ». Baptisé Civility, développé à Angoulême, ce masque se veut multi-usages. Pour un prix compris entre 35 et 150 euros, il est adapté à toute la famille. Il équipe « les personnels soignants, les sourds et malentendants, les entrepreneurs dans le secteur de l’événementiel ou du tourisme, les commerçants, les restaurateurs… et bien entendu les sportifs ».
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