Une punition pour les Français qui iront skier à l’étranger à Noël
Rien ne nous sera épargné. Après l’interdiction faite aux stations d’ouvrir les remontées mécaniques à Noël, les Français sont cette fois-ci sommés d’éviter les sommets transfrontaliers.
Rares sont les Français qui partent dans d’autres massifs que les nôtres tant ils sont nombreux et variés.
Il n’empêche : comme il sera impossible de skier en France lors des prochaines vacances d’hiver, certains pourraient être tentés par la Suisse, l’Espagne ou l’Autriche. Pour des motifs sanitaires et d’équité, Emmanuel Macron a douché leurs espoirs et ceux, aussi, des voyagistes spécialisés : « S’il y a des pays qui maintiennent des stations ouvertes, il y aura des contrôles pour dissuader les Français.» Et ce afin de «ne pas créer une situation de déséquilibre avec des stations en France ».
Sur RMC, mercredi matin, le Premier ministre Jean Castex a assuré l’après-vente : « On va instaurer une quarantaine avec les préfets limitrophes, il y aura des contrôles aléatoires à la frontière. Vous serez placés en quarantaine de sept jours et vous subirez des tests. La conclusion à en tirer est que je ne vais pas en Suisse. C’est mon devoir de protéger mes concitoyens et d’autres pays n’ont pas la même conception, c’est leur droit ». Toujours selon RMC, les diplomates français ont donc demandé à l’Espagne de réserver l’accès des stations de ski catalanes aux Espagnols uniquement.
Sur France Info, Jean-Luc Bloch, président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) s’est félicité de cette annonce : « On trouve cela plutôt bien parce qu’on ne peut pas avoir la double peine. On est fermé et les Suisses et les Autrichiens sont en train de faire des campagnes de communication pour récupérer des skieurs qui ne peuvent pas skier chez nous ». On entend l’argument de son point de vue, mais, comme pour les lecteurs qui ne pouvaient plus se rabattre dans les grandes surfaces, c’est aussi la double peine pour les pratiquants : non seulement ils ne pourront pas skier en France mais, de plus, il ne leur sera pas « loisible », un adjectif remis au goût du jour pas notre Premier ministre, de profiter des stations ouvertes en Europe.
Une double peine, aussi, pour les tour-opérateurs spécialisés, qui ne pourront pas vendre la France ni l’étranger. C’est d’autant plus malheureux que Travelski (La Compagnie des Alpes) notait que « depuis l’interdiction de skier en France, les Français se rabattaient sur la Suisse et l’Andorre pour skier à Noël et Nouvel An ».
Pour Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, qui répondait aussi à France Info « le chef de l’Etat s’est emmêlé les spatules et ses propos ne sont pas applicables ». Il ajoute : « Ça n’a pas de sens. Il est en train de dire : on va essayer de protéger les stations de ski françaises en empêchant les Français de partir à l’étranger. Ça pourrait avoir du sens. Le problème, c’est que les stations de ski françaises étant fermées, les skieurs français n’iront pas dans les stations de ski. Ils ne partiront pas pour faire de la raquette, par exemple. Et on l’a vu d’ailleurs, le Club Med, par exemple, a fermé tous ses clubs dans les Alpes ».
Même s’il est difficile de contrôler les Français qui iraient skier en dehors de nos frontières, ces annonces peuvent dissuader ceux qui en auraient eu l’idée. Ni sport, ni tourisme, donc. Nous qui pensions naïvement que l’on aurait le droit de voyager dès le 15 décembre…. pour mieux respirer.
Evidemment, on peut s’orienter vers d’autres activités que les sports d’hiver… même en hiver comme ici en Camargue. Et même, simplement, « de profiter de l’air pur de nos montagnes ». Pas si simple, néanmoins : comme a pu nous confier le patron d’un tour-opérateur spécialisé dans les séjours haut de gamme, « nous avons beaucoup de demandes pour des séjours en France mais les hôtels sont fermés ». Et pour des envies d’exotisme, entre quarantaine et tests PCR, il faut vraiment avoir envie de s’évader et du temps devant soi.
Les vacances ne souffrent pas de contraintes : voyager sans avoir le droit d’aller au restaurant, c’est comme des stations sans remontées mécaniques. C’est comme…. on vous laisse compléter.