« L’hôpital, c’est de l’assistance ; la construction d’un stade, c’est la prévoyance »

A l’occasion d’un colloque intitulé « Sport sur ordonnance », des professionnels de la santé et des représentants de mutuelles membres de VYV Partenariat, ont expliqué pourquoi il fallait mettre tout en œuvre pour aider les médecins à prescrire de l’activité physique.

Sport sur ordonnance
Roland Berthilier, président de la MGEN

Roland Berthilier, président de la MGEN, qui a porté le sujet du « sport-santé » au sein de VYV partenariat, une union de mutuelles, n’a eu de cesse de le marteler pendant un colloque organisé autour de ce sujet : « Bien prescrit, en faisant correspondre l’activité physique à la bonne personne, le sport évitera des dépenses à la société, il faut trouver un modèle économique. C’est du gagnant-gagnant« .

Même si on l’a écrit récemment, on peut revenir sur les bienfaits du sport avec Karim Ould-Kaci, médecin et directeur de la fondation MGEM : « Une étude réalisée à Londres a démontré que les contrôleurs de bus avaient deux fois moins de risque de subir un infarctus du myocarde que les chauffeurs de bus. Pourquoi ? Parce qu’ils marchent ». Autre exemple frappant : « une femme qui souffre d’un cancer du sein à 28% de plus de chance de survivre si, en plus des médicaments, elle pratique une activité physique ».

« Pas d’activité physique, une perte de chance pour les patients »

A Strasbourg, Alexandre Feltz, médecin généraliste et adjoint au maire, a été à l’initiative du programme « Sport sur ordonnance » soutenu par la ville. « Aujourd’hui, 400 médecins généralistes prescrivent l’activité physique et tous les retours sont positifs ». Il pointe, toutefois, au niveau national, « le problème du financement » et donc l’absence d’implication de la sécurité sociale.

Un financement qui doit s’intègrer dans dans un parcours, « il faut prescrire et pouvoir accueillir, les maisons de santé ne sont pas suffisantes ». Comme l’explique Karim Ould-Kaci, « il faut former les médecins qui ne savent pas quel sport prescrire ». Ils ne sont d’ailleurs pas toujours très bien placés, comme il a été dit lors du colloque, tant « ils ont parfois négligé l’activité physique au profit de leurs études ». C’est d’autant plus important que « pour 26 pathologies, ne pas prescrire de l’activité physique correspond à une perte de chance pour les patients ».

Les entreprises ont un rôle à jouer

Jean-Michel Ricard, président de l’association Siel Bleu, qui promeut la santé par l’activité adaptée, a insisté sur le rôle de l’entreprise qui a tout intérêt à promouvoir le sport-santé. La structure a ainsi travaillé avec des entreprises du BTP sur les chantiers, avant le travail, donc très tôt le matin, pour remettre en activité le corps. Résultat : la baisse des accidents de travail, selon les entreprisses, a été de l’ordre de 20 à 30%.

Pour Stéphane Junique président d’Harmonie Virtuelle, la période que nous vivons peut-être une opportunité pour promouvoir le sport-santé. Déjà, « parce que lors du premier confinement, s’il y eu une baisse de l’activité physique des plus sportifs, on a noté une augmentation des sédentaires« . Ensuite, « parce que les clubs ont su s’adapter en créant du lien virtuel » et, enfin, « de nouvelles mobilités ont émergé comme on le voit avec le vélo ».

Pour Roland Berthilier, il faut en effet capitaliser « sur ce qui s’est passé pendant le confinement et ne pas rater la fenêtre Paris 2024, un formidable accélarateur « .

On résumera le tout par une formule reprise à son compte par Stéphane Junique : « l’hôpital, c’est de l’assistance, la construction d’un stade, c’est la prévoyance ».

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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