JOP : En 2050, Paris ne pourrait plus accueillir de marathon l’été

À quelques semaines de l’ouverture officielle des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris, AXA Climate et Sport 1.5 dévoilent les résultats de leur étude inédite sur l’impact du réchauffement climatique sur plusieurs disciplines phares des JO à travers le monde.

JOP
En 2050, il deviendrait dangereux pour la santé des athlètes d’organiser un marathon à Paris l’été ©Pixabay

Les scientifiques d’AXA Climate ont analysé l’impact du réchauffement climatique sur cinq villes ayant accueilli les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) dans le passé, en simulant leur déroulement en 2050. Cette analyse se base sur le scénario SSP5-8.5, qui représente la poursuite des tendances actuelles en matière de consommation d’énergie.

VTT

À Athènes, l’épreuve de VTT, organisée en 2004 au Mont Parnitha, serait directement impactée par une augmentation de la durée de la saison des incendies de 19 jours (+12 %) en 2050. Près de la moitié de l’année (171 jours) sera ainsi désormais à risque pour la ville d’Athènes. La saison des feux commencerait à des moments où la ville et la nature ne sont pas habituées et donc moins préparées. Pour maintenir les épreuves, il sera alors nécessaire de les relocaliser dans des régions plus septentrionales, aux températures plus clémentes.

Plus de marathon l’été à Paris

À Paris, l’organisation du marathon serait remise en question. En août 2050, les températures maximales dépasseront les 28°C pendant 12 jours, soit le double par rapport à aujourd’hui. Ce seuil représente des risques pour la santé et la performance des sportifs. De plus, les marathoniens pourraient voir leurs performances diminuer d’au moins 3 % à 4 % en courant dans ces conditions.

Plus de biathlon à Turin

À Turin, les températures hivernales moyennes pourraient augmenter de près de 3°C d’ici 2050. Les sports d’hiver, en particulier ceux qui se pratiquent en moyennes ou basses altitudes comme le biathlon, seront fortement impactés. Aujourd’hui, à San Sicario, la station qui a accueilli les Jeux Olympiques d’hiver à Turin, la couverture neigeuse naturelle minimale pour le biathlon est atteinte au moins 5 mois par an. En 2050, il n’y aura plus aucun mois où ce seuil sera atteint. En réponse à cette évolution en Italie, des pistes de ski ont déjà recours à la production en masse de neige artificielle. Lors de la saison d’hiver 2022-2023, 90 % d’entre elles ont utilisé cette solution qui constitue un exemple de maladaptation.

Les nécessaires mesures d’adaptation pour continuer à pratiquer

Les projections climatiques impliquent donc de revoir nos habitudes pour atténuer leurs effets et nous adapter, tant pour organiser des compétitions sportives que pour la pratique amateure.

Parmi ces mesures :

• Le report des compétitions à des périodes plus douces ou leur relocalisation sur des territoires plus cléments pour préserver la santé des pratiquants.

• L’organisation des épreuves à proximité des pratiquants pour réduire l’empreinte carbone des compétitions liée aux déplacements.

L’adaptation de l’environnement urbain (espaces verts, toitures et façades végétalisées, matériaux urbains réfléchissants) pourréduire les ilots de chaleur.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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