Jean-Noël sur le Tour de France cycliste : « Il m’est déjà arrivé de faire 80 kms avant de pouvoir me garer »
En compagnie de son épouse Blanche, Jean-Noël effectue son septième Tour de France à bord de son camping-car. Le meilleur moyen pour suivre la course tout en découvrant de jolis coins dans l’Hexagone. Posté dans les premiers lacets du col du Galibier (Hautes-Alpes), nous avons rencontré ce couple à la retraite originaire de la baie de Somme.
Avant ils suivaient le Tour à la télé. Maintenant ils le vivent en vrai. À bord de leur camping-car qu’ils ont acheté il y a maintenant sept ans. Couple à la retraite, Jean-Noël et Blanche sont des passionnés de vélo. Surtout Jean-Noël qui a couru dans sa jeunesse chez les amateurs.
Originaires du Plessier-Rozainvillers, non loin d’Amiens dans la Somme, ils se déplacent pour leur septième Grande Boucle. Pas sur l’intégralité des 21 étapes mais quand même la plupart à chaque édition. Ne s’étant pas rendus en Italie pour le Grand Départ, ils commencent leur itinérance sur l’étape 4 entre Pinerolo et Valloire. Après avoir parcouru plus de 1 000 kilomètres depuis leur domicile.
Leur camping-car, ils l’ont garé dans les premiers lacets du Galibier. Comme des centaines d’autres alignés les uns derrière les autres. C’est la première fois qu’ils viennent sur ce « Géant ». « La baie de Somme, c’est magnifique, mais ici qu’est-ce que c’est beau. On est dans un décor de rêve. Un panorama à 360° qui vaut son pesant d’or » s’enthousiasme Jean-Noël.
« Les gens croient qu’on vend bobs et casquettes »
Depuis quelques jours déjà sur place, ils ont pris soin de décorer leur véhicule. Juste devant ils ont installé une corde à linge sur laquelle pendouillent maillots à pois, bobs et casquettes Leclerc ou Cochonou. « Les gens croient qu’on les vend mais pas du tout, c’est pour faire joli » sourit Blanche travaillant naguère pour la marque Lee Cooper. En à peine une matinée, leur petit stand savamment agencé fait l’objet d’une centaine de photos. « Ah si on faisait payer toutes ces personnes » proclame rigolard le mari, ancien agriculteur céréalier.
« Nous nous considérons un peu comme des gens du cirque »
« Nous nous considérons un peu comme des gens du cirque, on se déplace chaque jour d’un site à l’autre » souligne le conducteur Jean-Noël qui planifie d’une année sur l’autre son Tour de France. Ayant désormais la science de l’habitude, il installe son camping-car dans un endroit qui lui permet d’en repartir assez facilement. Du Galibier, il a tout calculé, « un peu à l’abri du vent », mais surtout « bien placé » pour reprendre en fin de journée la route de Grenoble et rejoindre Lhuis dans l’Ain pour l’étape du lendemain (Saint-Jean-de-Maurienne – Saint-Vulbas), « cela fait très exactement 279 kilomètres ».
L’itinérance a du bon mais ce n’est pas toujours facile de trouver une place, « parfois je fais 30-40 kilomètres, il m’est même arrivé d’en faire 80 avant de pouvoir me garer » déclare Jean-Noël qui déplore aussi parfois avoir été « mal reçu » comme « un jour dans les Vosges » où on a voulu lui « esquinter » son camping-car.
Une moyenne de 5 000 kilomètres et 900 euros d’essence, « ça fait cher le gazole »
À chaque édition du Tour de France le couple fait une moyenne de 5 000 kilomètres. « Ça fait cher le gasoil » analyse Blanche, « environ 900 euros ». Mais la passion pour cet évènement festif et populaire qu’est le Tour de France n’a pas de prix, surtout lorsque c’est Romain Bardet qui gagne (vainqueur de la première étape), « on l’aime bien, il fait toujours un bon Tour » analyse le sexagénaire néanmoins conscient qu’il ne pourra jamais gagner la Grande Boucle face aux cadors que sont Jonas Vingegaard ou Tadej Pogacar.