Les fondateurs de Chilowé interpellent Emmanuel Macron
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Ferdinand Martinet et Thibaut Labey, co-fondateurs du média guide Chilowé spécialisé sur la micro-aventure, appellent à l’assouplissement des règles applicables à l’activité physique de plein air pendant le confinement.
« L’une des mesures du reconfinement (Ndlr : depuis le 30 octobre et jusqu’au 1er décembre minimum) suscite notre indignation et nous oblige à vous écrire. Il s’agit de l’interdiction des déplacements liés à l’activité physique au-delà d’une heure quotidienne et d’un rayon d’un kilomètre autour de notre domicile » indiquent dans leur courrier Ferdinand Martinet et Thibaut Labey, les deux co-fondateurs du média guide Chilowé spécialisé sur la micro-aventure.
Menace pour la santé des Français
De l’aveu des deux sartupers, le confinement représente une menace pour la santé des Français. « Denis Masseglia, président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) a déclaré le 4 novembre devant le Sénat : « dans 20, 30 ou 40 ans, on se prépare à une crise sanitaire qui ne sera rien à côté de celle que l’on vit actuellement. L’inactivité physique va inévitablement se traduire par une augmentation des maladies cardio-vasculaires » écrivent-ils. Et de préciser ensuite qu’au « niveau psychologique, l’Académie de médecine mettait dès le mois de mars en garde contre les effets de la perte brutale de la liberté de mouvement et la limitation des relations sociales ».
Si les fondateurs de Chilowé sont « solidaires dans la lutte contre la Covid-19 », ils ne comprennent pas pourquoi « on ne peut pas aujourd’hui en France se promener librement dans les forêts, les plaines et les montagnes, pédaler sur les routes et les sentiers, pagayer sur les lacs et les rivières, nager dans la mer, naviguer ou glisser sur l’océan. L’ordre public sanitaire nous permet de nous entasser dans le métro mais sanctionne le promeneur solitaire parti cueillir des champignons en forêt… ».
Une incompréhension qui s’appuie aussi sur les recommandations délivrées à nos voisins européens et amis canadiens. « La Belgique autorise en effet 3 personnes à pratiquer ces activités ensemble en respectant les mesures de distanciation sociale, l’Allemagne encourage et responsabilise ses citoyens en leur demandant de ne pas pratiquer d’activités dangereuses afin de ne pas saturer les hôpitaux, le Pays Bas incite à ne pas trop s’éloigner de chez soi, le Canada et la Suisse ne prévoient aucune restriction ».
« Votre choix de limiter les déplacements à un kilomètre du domicile vient créer une véritable injustice. A quoi bon ouvrir les forêts, les montagnes et les plages si c’est pour en limiter l’accès aux seuls riverains ? Malheureusement, cette règle vient renforcer l’inégalité de nos concitoyens dans l’accès aux espaces naturels » poursuivent Ferdinand Martinet et Thibaut Labey.
Mesures disproportionnées
En résumé, « le confinement ne sera donc pas le même si on habite sur le littoral breton, dans les forêts du Morvan, sur le plateau du Vercors ou … à proximité du périphérique parisien. Ce dernier n’est pourtant qu’à une trentaine de kilomètre des Parcs Naturels Régionaux du Vexin, du Gâtinais ou de la Vallée de Chevreuse – tous en Ile-de-France ». « Nous voyons dans cet exemple le principal assouplissement à apporter aux règles applicables à la pratique des activités de plein air » ajoutent les deux responsables.
En conclusion, le média guide réclame un assouplissement des règles, avec « une autorisation de principe des activités de plein air, limitées à 3 adultes avec respect des mesures de distanciation sociale » et la « limitation des déplacements concernés à la région de résidence, sans limite dans le temps ».
A noter que cette lettre adressée à Emmanuel Macron a été co-signée par plus de 75 personnalités parmi lesquelles le photographe réalisateur Yann Arthus-Bertrand, Liv Sansoz, la championne du monde d’escalade Liv Sansoz, le surfeur professionnel Damien Castera, le navigateur Roland Jourdain ou encore le blogueur voyage Bruno Maltor. Reste maintenant à savoir si ce courrier sera suivi d’effet.
Lire l’intégralité de la lettre ouverte au président de la République ainsi que la liste des signataires, c’est ici.