Avec « La route du poisson », les chevaux de trait reprennent du service
Considérée la plus grande course relais d’attelages de chevaux de trait en Europe, « La Route du poisson » effectue son grand retour et se déroulera du 21 au 26 septembre, au départ de Boulogne-sur-Mer avant la remontée vers Paris.
A l’occasion du 30ème anniversaire de sa création et après neuf ans de sommeil, les sabots des chevaux vont à nouveau résonner de Boulogne-sur-Mer à Paris. « La Route du poisson peut apporter un nouveau souffle d’énergie et d’espoir dans une époque lourde et morose » déclare Thibaut Mathieu, président de l’association éponyme, convaincu que « dans 20 ans, la Route du poisson sera l’une des plus belles manifestations culturelles, sportives et populaires de France ».
Plus de 400 000 spectateurs au bord des routes
Historiquement, la Route du poisson fait référence au chemin emprunté par les chasse-marées (nom donné autrefois aux mareyeurs) qui, sous l’Ancien Régime (de la fin du XVIème siècle à la fin du XVIIIème), menaient de Boulogne à Paris des voitures hippomobiles chargées de poissons. Ces attelages, appelés ballons de marée, parcourraient près de 300 kms en moins de 24h00, pour livrer le poisson le plus frais possible jusqu’au boulevard Poissonnière et aux Halles de Paris. Le trajet s’effectuait par étapes dans les relais de Poste, où toutes les deux heures, les cinq chevaux de trait Boulonnais étaient changés.
Réhabilitée en 1991 pour contribuer à la promotion des chevaux de trait de moins en moins nombreux et délaissés au profit de la mécanisation, la Route « moderne » du poisson connaît très vite un grand succès. De jour comme de nuit, pas moins de 400 000 spectateurs attendent les attelages dans les villages pour les encourager et les applaudir.
Plus de 400 chevaux et 20 villes-étapes
Mise entre parenthèses ces neuf dernières années, la Route du Poisson renaît donc de ses cendres. Programmée du 20 au 26 septembre, elle s’inscrit dans la continuité des Journées du patrimoine et de la Semaine européenne de la mobilité. La course va mettre en lice 20 équipes. Chacune est composée de 70 personnes et de 11 paires de chevaux. En se relayant tous les 15 kms en moyenne, les équipages devront parcourir 300 kms via 20 villes étapes entre Boulogne et Paris. Cette épreuve relais va donc engager plus de 400 chevaux, auxquels s’ajoutent une centaine de chevaux de confort destinés aux attelages des voitures d’invités, de sponsors, ou encore de médias. Pour garantir le bon déroulé de la compétition, quelque 6 000 bénévoles seront mobilisés. A noter que la course sera retransmise en direct sur Internet grâce à un système de géolocalisation présent dans les attelages.
Si la course relais entre Boulogne et Paris se déroule sur 24 heures, en hommage à l’épopée des chasse-marées, la manifestation, elle, s’étend sur cinq jours. En marge et avant la course, les équipes vont en effet s’affronter sur différentes épreuves dites spéciales au Touquet-Paris-Plage. Parmi celles-ci, le flobart est sans doute la plus spectaculaire à regarder pour le public. Cette épreuve de traction consiste à tirer un bateau de pêche sur le sable.
Au gré des routes départementales, chemins escarpés et sentiers forestiers, les concurrents devront donc parcourir 300 kms entre Boulogne et Paris. Les chevaux et les hommes vont traverser deux régions, trois départements ainsi qu’une centaine de villes et villages. Cet événement populaire va mettre en lumière de nombreux territoires. Sans oublier ceux représentés par les différents équipages en provenance de Suisse, de Belgique, d’Allemagne, ou encore d’Autriche ou du Danemark.
Une ode aux terroirs
Le village d’arrivée à Paris devrait lui se situer place de la Concorde. Un village qui se veut hautement symbolique, et sera conçu comme « le trait d’union entre la ville et la campagne ». Le public pourra y rencontrer les équipes, déambuler à travers les stands de promotion des territoires traversés, découvrir les produits, les filières, les savoir-faire et les traditions de chaque région. A l’issue de la course, l’équipe vainqueur livrera symboliquement le poisson au Chef du palais de l’Élysée.
La Route du poisson va être l’occasion de réinscrire l’événement dans les guides touristiques afin de le promouvoir comme « une véritable fête locale, attractive et populaire ». Bien entendu, le programme prévisionnel pourra être revu et adapté en fonction de la crise sanitaire et des mesures mises en place.