Le sport, atout de taille pour les villes françaises ?

« Si le sport est un vecteur évident de soft power pour les Etats, on peut se demander ce que l’organisation de tels évènements apporte aux villes hôtes ». Telle est la question posée par le chercheur et docteur en géopolitique Lukas Aubin dans son ouvrage « Sport Power. Le sport : nouvel atout géopolitique pour les villes françaises ? » aux Editions Autrement. Aussi méthodique que didactique et synthétique, il y délivre beaucoup plus que des éléments de réponse.

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« Symbole de résilience et de réconciliation nationale », le Tour de France, créé en 1903, demeure un rendez-vous sportif majeur sur les routes françaises. ©Pixabay

« Le XIXème a été le siècle des empires, le XXème celui des Etats nations. Le XXIème sera celui des villes ». Cette phrase prononcée par l’ancien maire de Denver Wellington Webb en 2009 traduit pleinement la part prégnante des villes qui disposent aujourd’hui d’une plus grande autonomie. Pour Lukas Aubin, « les territoires constituent la pierre angulaire de l’organisation des évènements sportifs », lesquels permettent d’élaborer « un narratif local d’un évènement planétaire ».

La ville de Caen, un exemple ambivalent

Et l’auteur de citer en exemple la ville de Caen « qui a réussi à exister sur la carte du monde en 2014 en organisant les Jeux équestres mondiaux. Une performance remarquable pour une ville peu habituée aux évènements sportifs internationaux de ce calibre ». Avec cependant le revers de la médaille, « Bien que Caen ait consolidé sa réputation de ville équestre, elle a toutefois peu progressé sur le plan sportif. Non seulement le développement de nouvelles infrastructures est resté limité, mais l’effectif des pratiquants n’a pas significativement augmenté depuis ».

Néanmoins, « le sport devient un attribut de construction et de promotion de la marque territoriale. Il participe de l’élaboration d’un imaginaire » nous dit l’auteur qui dans son ouvrage examine le souhait des collectivités, villes et territoires de développer leur city branding ou marketing territorial en ciblant différents publics : résidents, touristes et partenaires économiques.

« L’OM positionne Marseille à jamais la première en football après sa victoire en 1993 en Ligue des Champions. En tant que club doyen, le HAC, lui, situe Le Havre comme une ville au capital sportif incontournable. Quant au surnom de Merlus donné aux joueurs du FC Lorient, il permet de véhiculer des images liées au patrimoine maritime de la ville portuaire » analyse Lukas Aubin.

Saint-Etienne, une identité affirmée

L’exemple de Saint-Etienne, qui « dispose d’une solide identité sportive », est également parlant. Citant le docteur en géographie Stéphane Merle, l’auteur explique que Saint-Etienne repose sur le triptyque « un club, un stade, une ville ». Intéressant comme construction.

Quel message retenir de cette lecture ? Cela sonne comme une évidence mais c’est bien de le rappeler, « les villes doivent tirer parti de leurs atouts naturels, historiques et culturels ». « L’idée, poursuit Lukas Aubin, est de s’inspirer d’une identité sportive locale préexistante pour intégrer harmonieusement le sport dans la ville et l’utiliser ensuite pour rayonner ». Il n’y a plus qu’à.

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« Sport Power. Le sport : nouvel atout géopolitique pour les villes françaises ? »

Par Lukas Aubin

Aux éditions Autrement

En librairie depuis le 10 avril

144 pages, 16 euros

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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